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Crédit immobilier: il va être plus facile d'emprunter pour les investisseurs locatifs

La Banque de France et Bercy ont décidé d'autoriser les banques à prêter davantage aux investisseurs locatifs en assouplissant les critères d'octroi des prêts.

Le ministère de l'Economie et la Banque de France, vont autoriser les banques à favoriser l'octroi de crédits immobiliers aux acquéreurs d'un bien destiné à la location, selon un communiqué mardi du HSCF (Haut conseil de stabilité financière).

Les établissements bancaires auront la possibilité, dès aujourd'hui, d'accepter davantage de dossiers de prêts de ce type parmi ceux qui dérogent aux règles générales du crédit immobilier. Il s'agit d'une "souplesse supplémentaire" pour les banques et leurs clients candidats à l'emprunt, selon le HCSF.

Dans le détail, la marge de prêts qui n'ont pas à respecter les critères d'octroi (35% de taux d'endettement maximum et 25 ou 27 ans pour la durée d'emprunt) ne bouge pas et pourra toujours représenter jusqu'à 20% des crédits. Toutefois, c'est à l'intérieur de ces 20% que cela bouge.

250 millions d'euros de crédits par mois en plus

Jusqu'ici, parmi ces dérogations aux règles du HCSF, 80% de ces prêts devaient concerner la résidence principale et les banques faisaient ce qu'elles voulaient avec les 20% restant. Désormais, les résidences principales pourront ne représenter que 70% des prêts dérogatoires, les banques étant totalement libres pour les 30% restant. Dit autrement, sur l'ensemble des prêts octroyés, les banques seront totalement libres de tout critère pour 6% de leur production totale (30% des 20% des prêts dérogatoires), contre 4% jusqu'ici (20% des 20%).

Bercy espère que cela permettra de débloquer 250 millions d'euros de crédits supplémentaires chaque mois.

Par ailleurs, une autre mesure va donner davantage de souplesse aux banques. Au lieu de devoir respecter ces 20% de marge chaque trimestre, les banques devront les respecter sur une période de 3 trimestres en tout.

"Ces mesures homéopathiques ne sont malheureusement pas à la hauteur des enjeux, alors que le nombre de prêts immobiliers accordés est en chute libre depuis plus de 6 mois et au plus bas depuis 10 ans", juge de son côté dans un communiqué Olivier Lendrevie, président du courtier Cafpi. "Nous regrettons en particulier que le Haut Conseil n’ait pas jugé utile d’autoriser une prise en compte réaliste des revenus locatifs (calcul dit « en différentiel ») pour le calcul du taux d’endettement, ni d’assortir le plafond de taux d’endettement (35%) d’un regard sur le reste à vivre des ménages concernés", a-t-il ajouté.

JLD avec Marie Coeurderoy avec AFP